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Resin, gold leaf
220 x 140 x 35 cm
Résine, feuilles d’or
220 x 140 x 35 cm
2008

Citius - Altius - Fortius

The sculptures, installations and drawings of Jean Bedez point up the highly symbolic linking of sport as spectacle to the political and religious dimensions of today’s society. Working in a classical sculptural vein, he offers here three lion’s heads in the form of giant doorknockers. Made of resin overlaid with gold leaf, each lion has a ring in its mouth. The lion is, of course, a symbol of strength, courage and majesty that has made frequent appearances in sculpture and statuary since antiquity. Also associated with kings and prophets since Biblical times, it has often been used in public buildings to embody the radiance and impressiveness of power.

The work’s title is borrowed from the official Olympic Games motto, coined in 1891 by the Dominican prior Henri Didon, friend of Baron Pierre de Coubertin and an innovative educator who centred his teaching practice on sport. Literally meaning « Faster, Higher, Stronger », the motto stresses the quest for physical accomplishment, urging self-transcendence and the pursuit of perfection. For both Didon and Coubertin, however, it was also underpinned by an ideal of peace, fraternity and tolerance to be realised through the coming together of athletes from all over the world; whence the presence in this work of the interlocking Olympic rings representing the five continents. Here the Olympic reference simultaneously consolidates and provides insight into a piece whose creation coincided with the Beijing Games in 2008. The three lions personifying the motto’s triple imperative can thus be related to those standing guard outside the Forbidden City, their role being to drive away evil spirits and the ill-intentioned. We all recall the tense atmosphere surrounding the Games in the Chinese People’s Republic, with boycott threats coming from countries denouncing human rights violations, China’s aggressive policy towards Tibet, its activities in Darfur and pollution on some of the Olympic sites. This gives the sculpture a metaphorical dimension as the gateway to the new capitalist China, where the cult of the people and collective success has morphed into a cult of brazen individual achievement and success as typified by the rival United States. Potent political, economic and cultural issues now attach to the Olympics, where nations vie with each other on another terrain, that of sport. These doorknockers, then, are being used by the Western powers to call China to account for its alleged shortcomings in the human rights domain, while at the same time summoning the nation to come and do business. The lions can be seen, too, as battering rams, breaking down the doors of the mighty popular republic and symbolising the forcible entry of the market economy.

Equally marked by a concern with formal perfection, this work is also intended to reflect the sporting exemplar: the artist as athlete aspires to creative perfection as a means of criticising ideological and political exploitation of symbols as powerful as the Olympic ideal of peace and understanding between peoples. Bedez plays on the ambivalence of his two iconic figures – the lion and the ring – as a way of addressing us about great-nation power plays and their crystallisation in sport.

Citius - Altius - Fortius

Jean Bedez à travers ses sculptures, installations et dessins révèle les liens hautement symboliques qui dans nos sociétés unissent le sport pris dans sa dimension spectaculaire au politique et au religieux. S’inscrivant ici dans une tradition sculpturale classique, il nous propose trois têtes de lions composant des heurtoirs géants. Elles sont réalisées en résine et dorés à la feuille d’or et portent dans leur gueule des anneaux. Le lion symbole de force, de courage et de majesté est un motif très présent dans la sculpture et statuaire depuis l’antiquité. Animal associé dés la bible aux rois et aux prophètes, il a souvent été représenté dans des édifices publics pour incarner l’éclat et le rayonnement du pouvoir.Le titre de cette oeuvre est emprunté à la devise officielle des jeux olympiques que l’on doit en 1891 à Henri Didon, prieur et éducateur rénovateur, proche du Baron de Coubertin qui plaçait le sport au coeur de sa pratique pédagogique. Littéralement « Plus vite, plus haut, plus fort », cette devise exprime la quête de l’exploit, l’exhortation à un dépassement de soi et une recherche de la perfection. Mais il y a également derrière cette maxime pour Pierre de Courbertin et son ami Henri Didon un idéal de paix, de fraternité et de tolérance à travers la rencontre d’athlètes du monde entier. On retrouve en effet dans cette pièce le symbole olympique des anneaux représentant les cinq continents.La référence olympique sous-tend et éclaire cette oeuvre réalisée en 2008 au moment des jeux de Pékin. Les trois lions personnifiant les trois impératifs olympiques peuvent être ainsi rapprochés des « chiens fu » (lions chinois) gardant l’entrée de la cité interdite, chargés d’écarter les génies malfaisants et les personnes animées de mauvaises attention. On se souvient du contexte international très tendu dans lequel se sont déroulés les jeux organisés par la République Populaire de Chine avec les menaces de boycott de certains pays dénonçant le non-respect des droits de l’homme, sa politique étrangère agressive envers le Tibet, son action au Darfour et la pollution de certains sites olympiques. Cette sculpture prend alors une dimension métaphorique : porte d’entrée dans cette nouvelle Chine capitaliste où le culte du peuple et de la réussite collective s’est mué en culte de la performance et de la réussite individuelle à l’image de son rival les Etats-Unis. Des enjeux politiques, économiques et culturels très forts sont attachés aujourd’hui aux jeux olympiques où les nations se mesurent et s’affrontent sur un autre terrain, celui du sport. Ces heurtoirs sont alors frappés par les puissances occidentales pour appeler la Chine à rendre des comptes sur ses manquements supposés aux droits de l’homme tout en l’appelant à faire affaire avec eux... Ces lions d’or peuvent être vus également comme des béliers enfonçant les portes de la grande république populaire et symbolisent l’entrée en force de l’économie de marché.Cette oeuvre caractérisée par un souci de perfection formelle dans sa réalisation se veut à l’image de l’idéal sportif : l’artiste comme l’athlète recherche la perfection du geste pour critiquer ici l’utilisation idéologique et politique de symboles aussi fort que l’idéal olympique de paix et d’entente entre les peuples. Jean Bedez joue ainsi sur l’ambivalence de ces deux symboles (le lion et l’anneau) pour nous parler des enjeux de pouvoir entre les grandes puissances et de leur cristallisation dans le sport.