Pour sa deuxième exposition dans la galerie Baronian, Jean Bedez articule une série de dessins qui vient conclure un cycle commencé en 2010, consacré aux formes représentatives des pouvoirs politiques et religieux au cours de l’histoire. Si les sujets sont puisés dans des registres variés depuis l’Antiquité, ses œuvres fonctionnent comme des allégories du monde contemporain.À la suite du traitement d’une gigantomachie, dans l’ensemble le plus récent, l’artiste propose le thème de la réconciliation et de la paix, comme pour en augurer une ère nouvelle. Il agence des motifs antiques et médiévaux de la statuaire et de labyrinthes en de riches compositions ouvertes à l’interprétation iconologique, qui invitent le spectateur à une déambulation associative et méditative.Les recherches sur l’histoire et les représentations qui la construisent sont portées par l’intérêt primordial de Jean Bedez pour le dessin à la mine de graphite. La facture méticuleuse, quasi obsessionnelle dans le rendu des matières et des contrastes lumineux, ne s’avère pourtant que faussement académique, ainsi des procédures et de l’ordonnance spatiale. La manière est, elle aussi, bien inscrite dans la contemporanéité, qu’il s’agisse des agencements numériques qui président à l’exécution manuelle ou des textures même de la touche, qui évoquent subtilement des images actuelles.L’opération tout entière consiste à tisser des temporalités tant par l’assemblage iconographique, le mixage des références historiques et stylistiques que par la mise en place de patients processus.